Chères consœurs, chers confrères,
Suite à l’annonce du Président de la République relative à la poursuite du confinement jusqu’au 11 Mai 2020, je souhaite vous faire part des informations transmises par Madame MATHIEU, Présidente du Conseil National de l’Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes.
Le CNOMK a décidé de maintenir sa demande de fermeture des cabinets, afin de participer à l’effort collectif visant à contenir l’épidémie à un niveau permettant aux services de réanimation de ne pas être débordés.
Nous avons conscience que si deux semaines sans rééducation étaient possibles pour certains patients , à l’évidence au-delà, le risque est grand de voir les situations graves s’installer. Bon nombre de patients risquent de présenter des séquelles ou des limitations difficiles à récupérer.
Comme nous le disons depuis le début, fermer les cabinets ce n’est pas arrêter tous les soins. Encore faut-il, évidemment, être en mesure de se protéger correctement avec des équipement adéquats.
Aussi, avons déjà demandé aux autorités compétentes de nous approvisionner en masques entre autres EPI. Nous avons tenu compte du recensement qui a été fait.
Ces demandes ont été également faites à de nombreuses reprises par l’URMKL Martinique. Nous attendons les différents retours.
Nous tenons à vous rappeler que, contrairement à certaines informations erronées issues des réseaux sociaux :
– Orthophonistes, pédicures podologues, chirurgiens-dentistes ont ordonné la fermeture des cabinets.
– Les chirurgiens n’opèrent plus sauf urgences majeures, de nombreux spécialistes ne consultent que pour les urgences.
– Il n’y a pas de fermetures administratives pour les professions de santé qui assurent les soins urgents. En effet, une fermeture administrative empêcherait la prise en charge des urgences à domicile et même le télésoin. Possibilité qui, nous l’espérons tous, arrivera très vite. Nos syndicats y travaillent.
– L’ordre n’a pas pris cette décision de fermeture à la légère mais en conscience, avec un calcul simple:
Il y a 77 849 kinésithérapeutes libéraux inscrits au tableau, que l’on peut arrondir 75 000 (arrêts maladie, maternité, etc.) Si nous considérons une fourchette (très) basse de 8 patients par jour. Cela fait donc 600 000 personnes qui se déplaceraient sur le territoire national, sans compter les accompagnants. Cela ne permet pas de respecter le confinement, limite la distanciation sociale, et augmente les risques de contact entre les personnes. En Martinique, ce serait 5 000 personnes par jour au minimum.
– En matière de soin, nous avons une obligation de moyen, mais en matière d’hygiène et de sécurité, nous avons une obligation de résultat.
Un patient atteint du COVID-19 après une séance de kinésithérapie (même s’il est allé au supermarché avant) pourra mettre le praticien en cause.
– Les assurances professionnelles ont rappelé qu’elles s’appuient sur les avis et les doctrines de l’Ordre.
– Nous pouvons rajouter qu’en cette période de pénurie d’eau en Martinique, et son lot de coupures intempestives, la mise en danger des patients et des professionnels, par l’impossibilité d’effectuer les gestes barrières, est augmentée.
Mme MATHIEU a interrogé les syndicats qui lui ont dit travailler à mieux faire indemniser les professionnels libéraux. Elle a écrit aux ministres concernés. Elle va également écrire au Président de la République pour lui faire part de nos difficultés.
Je sais cette période compliquée pour beaucoup d’entre nous et la position difficile à tenir.
Certains semblent prêts à prendre des risques inconsidérés pour pallier à la baisse voire l’absence de leurs revenus. Il est indispensable de maintenir l’effort commun. Respectons le travail fourni jusqu’à ce jour, par les hospitaliers et ceux qui empêchent les ré-hospitalisations.
Nous avons réussi, jusque–là, à garder notre région dans une situation acceptable, nous devons nous accrocher et rester prudents.
Soyez assurés de mon engagement total, de celui de l’ensemble des conseillers départementaux régionaux et nationaux, ainsi que de notre soutien plein et entier.
Confraternellement,
Didier MAXIME
Président
CDOMK MARTINIQUE